Les fauteuils roulants gratuits ne vont pas assez loin, selon des groupes de personnes handicapées françaises
Macron a promis un budget important pour améliorer les installations pour handicapés Pic: riopatuca / Shutterstock
Le coût des fauteuils roulants sera intégralement remboursé à partir de l'année prochaine dans le cadre d'un ensemble de mesures en faveur des personnes handicapées en France.
L'annonce a été faite par le président Emmanuel Macron lors d'une récente conférence nationale pour les personnes handicapées, qui se tient tous les trois ans.
Surtout, cela s'est produit peu de temps après que le Conseil de l'Europe a jugé que la France violait les traités internationaux sur les droits de l'homme en ne faisant pas plus pour les personnes handicapées.
Des groupes représentant les 12 millions de Français et les huit millions de soignants concernés ont cependant critiqué la réponse du gouvernement, insistant sur le fait que ses propositions manquent à la fois d'ambition et de clarté. M. Macron a défini cinq domaines d'intervention, notamment l'aide plus directe, telle que la politique en matière de fauteuils roulants.
Actuellement, la sécurité sociale ne rembourse qu'une partie du coût, et l'assurance peut le compléter, avec des montants variant selon les politiques.
Avec 430 000 enfants handicapés désormais scolarisés dans des écoles publiques inclusives – un chiffre qui a fortement augmenté au cours des six dernières années – M. Macron a également abordé les problèmes d'éducation.
À partir de septembre, il y aura plus d'argent pour les personnes qui accompagnent les élèves handicapés à l'école et la possibilité que certains aidants puissent obtenir des emplois à temps plein (35 heures par semaine) en couvrant les heures de midi et les activités parascolaires.
Actuellement, la quasi-totalité d'entre eux sont à temps partiel, car l'État ne peut les employer que pendant les heures de classe.
Ils sont payés en moyenne 800 € par mois.
Le taux de chômage des personnes handicapées est désormais d'environ 14%, contre 18% en 2017 lorsque M. Macron a été élu pour la première fois président.
Son objectif est de le baisser à 6 %, en partie en modifiant les conditions d'apprentissage pour aider davantage les entreprises qui emploient des personnes handicapées.
Les contrats de travail sous le régime des ESAT (Etablissements ou services d'aide par le travail) seront également modifiés afin que les salariés handicapés bénéficient des mêmes droits que les autres travailleurs, y compris de faire grève et de se syndiquer.
M. Macron a ajouté qu'"il n'est pas acceptable que ces travailleurs soient payés à 60% du salaire minimum", bien qu'aucun calendrier n'ait été fixé pour les changements.
Pour améliorer l'accès aux bâtiments publics et aux sites Web du gouvernement, M. Macron a prévu 1,5 milliard d'euros, dont 400 millions d'euros seront dépensés d'ici 2027 pour améliorer l'accès des personnes handicapées dans les gares.
Actuellement, seules 3 % des stations du métro parisien sont accessibles aux personnes en fauteuil roulant.
Le réseau des transports de Paris (RATP) a promis que 32 des 300 métros seront accessibles en 2024, et toutes les nouvelles lignes seront adaptées aux fauteuils roulants.
En termes d'aides financières, M. Macron a indiqué que, depuis 2017, les allocations AAH (Allocation aux adultes handicapés) avaient augmenté de 20 %. Il a déclaré que le gouvernement s'efforcerait désormais de garantir que ceux-ci puissent être réclamés individuellement lorsque les bénéficiaires vivent en couple dans le même domicile.
Il s'est engagé : "A partir d'octobre, 120 000 personnes vivant en couple verront leur AAH augmenter en moyenne de 350 € par mois."
Il y avait également un engagement à améliorer l'accès aux sports en s'appuyant sur les infrastructures qui seront mises en place pour les Jeux Olympiques et Paralympiques l'année prochaine.
Cela comprend une multiplication par cinq du nombre de taxis adaptés pour prendre des passagers handicapés.
La conférence a été boycottée par plusieurs associations, dont Collectif Handicaps, qui représente 52 petits groupes.
Le porte-parole Stéphane Lenoir a déclaré à The Connexion avoir participé à toutes les discussions qui ont précédé la conférence, mais rien n'avait été décidé par le président 24 heures avant son ouverture.
"Après des heures de travail, nous n'avions aucune idée si les annonces seraient à la hauteur de nos attentes", a-t-il déclaré.
"Nous avons voulu que les mesures soient ambitieuses et surtout budgétées."
Une autre raison du boycott était que l'ordre du jour de la conférence ne faisait aucune référence à la décision du Conseil de l'Europe.
L'association avait fait pression pour que la procédure soit reportée afin qu'il puisse y avoir des réponses du gouvernement et des groupes de personnes handicapées.
"Lorsque cela a été refusé, nous avons demandé si nous pouvions prendre la parole et avoir un débat sur la question avec le président Macron, mais cela a également été rejeté", a déclaré M. Lenoir.
Il a admis que l'association trouvait bon nombre des promesses faites par M. Macron "intéressantes", mais manquant de substance, d'autant plus qu'il n'y avait pas d'annonce d'un budget annuel dédié aux besoins des personnes handicapées.
Cela a été accentué par les différences que le Collectif Handicaps a constatées entre le discours écrit donné aux médias, et celui tenu par M. Macron le jour même.
Une promesse de donner un droit d'accès aux personnes handicapées à un lieu de travail, par exemple, a été omise du discours de M. Macron.
"Nous avons besoin de plus de détails pour vraiment comprendre ce que signifient les annonces et savoir comment elles seront mises en place", a déclaré M. Lenoir.
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